C'est au cours de l'année 1971 que Claude Ethalon entame les premières démarches en vue de créer ce qui deviendra, l'année suivante, le Moto Club de Sainte Marie. La déclaration est faite auprès de la Sous-Préfecture de Montbéliard le 22 février 1972, et la parution au journal officiel a lieu le 1° mars 1972. Le but de cette association naissante est de permettre aux passionnés de sport moto tout terrain de disposer des installations nécessaires pour pratiquer leur discipline dans le respect des règles en toute sécurité.
En 1962, il n'y a pas beaucoup de circulation à Sainte-Marie, et la disposition de la Grande Rue, de la Rue de Sainte Julien et de la Rue Derrière la Chapelle forme ce que les habitants appellent « Le tour de la chapelle ». Une boucle en quelques sortes, qui matérialise un parfait circuit de fortune pour plusieurs jeunes garçons du village qui y font la course au guidon de leur cyclomoteur (des BB Peugeot pour le plus grand nombre). Le départ est donné au niveau du réservoir à la jonction de la Rue Derrière la Chapelle et de la Grande Rue, ils descendent cette dernière en direction de la mairie pour prendre la Rue de Saint Julien, qu’ils remontent jusqu'à la Rue Derrière la Chapelle pour reprendre la Grande Rue. Ces courses restent dangereuses, et cela se confirmera un dimanche après-midi à l’intersection de la Grande Rue et de la Rue de St Julien. Claude Ethalon et Roger Laloz l’un après l’autre percutent une voiture qui venait de St Julien. Quelques égratignures et des dégâts matériels seront constatés par la gendarmerie. Conscient d’avoir échappé de peu à une fin dramatique, c’est cet accident qui a servi de déclencheur sur le danger omniprésent de ces pratiques et la nécessité de suspendre ces imprudences. Mais cela n'a pas pour autant entamé la détermination de trois des jeunes du groupe dans leur envie de s’adonner au sport motocycliste.
Quelques mois plus tard, Daniel Bainier, Claude Ethalon et Jean Mischler avaient fait l'acquisition de motos adaptées à la pratique du motocross et se retrouvaient sur un terrain appartenant à la famille Ethalon, au lieu-dit Sous Bavans à proximité de Valoreille, nom d'un hameau disparu au dix-septième siècle. Ils s'y rendent chaque week-end en empruntant la rue de Bavans. Le passage de ces motos un peu bruyantes ne passe pas inaperçu, ce qui n'est pas du goût d'une habitante qui va alerter la gendarmerie. Des difficultés apparaissent et les sorties sont de plus en plus souvent accompagnées de la visite des gendarmes.
D'autres jeunes s’intéressent aussi au motocross à Sainte Marie. Denis, Jacky et Michel Perrin, Michel Riboulet, Jean-Pierre Chavey, Henri Morel et Georges Ethalon souhaitent également s’adonner à cette pratique. Jean-Pierre assure principalement le rôle de cameraman et filme les exploits avec une caméra super 8.
Disposer d'un terrain pour rouler avec les machines, sans gêner les riverains, et avec un minimum de sécurité devient indispensable. C'est monsieur Marcel Machinot (alors Maire de Sainte-Marie) qui, avec le soutient de monsieur Perrin Père, fait valider par le conseil municipal que les parcelles 240/241 et 506 au lieu-dit « sur la vie de Présentevillers » seront concédées pour réserver ce lieu à la pratique du motocross. A l’origine, ces parcelles étaient utilisées pour y déposer les ordures du village pendant des décennies. C'était donc l'ancienne décharge municipale abandonnée plusieurs années auparavant. Ce n'est pas un site adapté et pas réellement un cadeau, mais les passionnés y seront mieux que sur la route. Le terrain est recouvert de ronces qui ne permettent même pas aux gibiers d'y pénétrer. Un passage d'une largeur d'un bon mètre est dans un premier temps débroussaillé pour que les motos puissent y circuler. L’utilisation anarchique du site qui en est faite par les passionnés de motocross est inquiétante, et son avenir est compromis à plus ou moins long terme, du fait du manque de tracé et de sens de circulation précis. C'est finalement un réel danger de l'utiliser ainsi. Pour mettre fin à cette situation, Claude Ethalon, conscient qu’un incident mettrait en péril la pratique du motocross à cet endroit, prend la décision dans la plus grande discrétion d'entamer les démarches pour créer une structure solide qui solutionnera le problème et permettra de ne pas risquer la perte de ce lieu souhaité par tous ces passionnés.
Le premier obstacle qu’il rencontrera pour créer une association, résidera dans les dépenses conséquentes à engager, notamment la publication au journal Officiel. Sans association pas d'argent, sans argent pas d'association. C'est un cercle vicieux et un grand dilemme: s’il veut créer ce club il a besoin d’argent, mais la structure pour accueillir cette « mise de départ » n’existe pas ... La passion est trop forte, et le risque de voir ce lieu dédié disparaître trop grand. C’est ainsi qu’il prend la décision d’assurer les dépenses sur ses propres deniers.
Nous arrivons au mois de septembre 1971. Les contacts avec la Sous-Préfecture puis la Fédération Française de Motocyclisme sont pris. Deux semaines après la demande, le dossier de la Sous-Préfecture de Montbéliard est arrivé. Pour ce qui est de la Fédération Française de Motocyclisme, les semaines passent, puis les mois, et les contacts se multiplient. Le problème vient du fonctionnement des demandes d'adhésion d'un nouveau club à la FFM. Ces dernières doivent se faire par l’intermédiaire de la Ligue Régionale Motocycliste et la Fédération ne retransmet pas les dossiers qu’elle reçoit à ses Ligues. Le dossier était donc resté en attente à la Fédération. Plusieurs interventions ont été nécessaires pour l’obtenir. A la fin de cette année 1971, Claude retrouve, comme c'est régulièrement le cas depuis quelques temps, Denis et Jacky Perrin, Michel Riboulet et Jean-Pierre Chavey, pour leur annoncer la création du Moto-Club de Sainte Marie. Il fera de même dans les jours suivants auprès de Henri Morel, Michel Perrin et Georges Ethalon. A cette occasion il leur demande d’informer toutes les personnes susceptibles de les rejoindre qu’elles sont cordialement invitées à une réunion qu'il tiendra le 11 décembre, au café du centre du village à Aibre, «Chez la Line » (du nom de sa propriétaire). Nombreux sont ceux qui assistent à cette première réunion. Claude Ethalon dévoile son projet, propose une ébauche des statuts qu'il a rédigés, et les soumet aux votes. Ils sont adoptés article par article à bulletin secret. Une semaine plus tard, le 18 décembre, l’association tient une nouvelle réunion, toujours au même endroit. Cette fois-ci, il s'agit de procéder à l'élection des membres du comité directeur. Claude Ethalon est élu Président, Henri Morel Vice-Président, Henri Faivre Secrétaire et Michel Petiot Trésorier. Jacky Perrin, Claude Girod et Jean-Pierre Chavey, complètent la liste des personnes qui composent le premier comité directeur du moto club.
La semaine suivante, Claude Ethalon a rendez-vous avec Monsieur le Maire pour lui annoncer la création du Moto Club de Sainte Marie. L'accueil ne peut être plus chaleureux. Monsieur Machinot exprime sa grande satisfaction, et explique qu'il avait lancé un appel aux bonnes volontés pour créer une vie associative dans la commune, ce qui d’après lui manque à Sainte-Marie. Une réunion avait eu lieu en mairie, mais celle-ci avait tourné court du fait de l’incohérence entre les demandes formulées et les moyens dont dispose une commune comme Sainte-Marie. L'un demandait la construction d'une piscine, un autre un gymnase, etc... Il explique donc être déçu que son initiative n'ait pas répondu à ses attentes, avant de déclarer: « Tu viens me dire que tu as fondé une association dans notre commune, sans rien nous demander et quand tout est fait, je ne peux que te féliciter. A partir de maintenant, le terrain de l'ancienne décharge, c’est au Moto-Club! A vous d'en faire ce dont vous avez besoin, et ça me fait plaisir que ce soit la première association sportive créée à Sainte-Marie ».
Lors de la première réunion présidée officiellement par Claude Ethalon, il explique longuement les objectifs très ambitieux qu'il s'est fixés, en précisant qu'il est conscient de l'état dans lequel se trouve le terrain et le travail gigantesque que cela représente. Il annonce qu'il est absolument nécessaire de mobiliser immédiatement l'ensemble des membres, et qu'il n'y a pas un instant à perdre pour réaliser un circuit de motocross reconnu par les autorités administrative et sportive. C’est un chantier titanesque et impératif pour pouvoir y organiser de grandes épreuves au plus vite et répondre à l'attente des passionnés de motocross, mais aussi à son souhait de faire connaître Sainte-Marie dans le monde de la moto au-delà de nos frontières.
Deux années se sont écoulées. Le terrain est débroussaillé de cette intense végétation, les sols sont nettoyés de plusieurs tonnes de détritus, et l'entreprise Pierre Monnier domiciliée à Aibre réalise le tracé gracieusement. C'est ainsi que le circuit homologué par les autorités est devenu une réalité.
Le Moto-Club de Sainte-Marie a désormais toutes les cartes en main pour organiser une course officielle. La date retenue, en hommage au village, sera le 17 Septembre 1974, fête patronale de Sainte-Marie.
Cette première organisation inscrit pour Claude la réussite de son projet ambitieux de réunir deux passions qui animent son cœur: le sport moto et son village.
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